2019 . TERRITOIRES ; EXPLORATIONS (1) : Camille Bernard-Gravel ; Entrevues, La Piscine, Enracinement

Camille Bernard-Gravel. Entrevues & La Piscine
Entrevue avec Catherine Bélanger de la Ferme des Pensées Sauvages, Saint-Jean-Port-Joli








Entrevue avec Nicolas St-Pierre de la Ferme du Siffle-Orange, Saint-Jean-Port-Joli

Visite au Havre du Quai, Saint-Roch-des-Aulnaies






Projet : La Roche











Entrevue avec Patrice Fortier de La Société des Plantes, Kamouraska














Projet de Camille Bernard Gravel : La Piscine ;
Seconde visite au Havre du Quai, Saint-Roch-des-Aulnaies



La Roche le lendemain après une marée haute



Camille Bernard-Gravel. Enracinement
TERRITOIRES ; EXPLORATIONS.
Cinq artistes sonores et numériques portent leur attention sur divers sujets environnementaux en lien à la perception et à l’exploitation du territoire. Ces projets ancrés dans des milieux québécois spécifiques réfléchissent de manière ponctuelle à des problématiques sensibles au niveau planétaire. Plusieurs étapes marquent les réalisations : prospection, relation avec des institutions locales agissant comme facilitateurs et intermédiaires, captation numérique de données, création, production et diffusion sur les territoires choisis.

TERRITORIOS ; EXPLORACIONES
Cinco artistas de sonido y digitales se enfocan en varios temas ambientales relacionados con la percepción y explotación del territorio. Estos proyectos, anclados en entornos específicos de Quebec, reflejan ad hoc en temas sensibles a nivel global. Varias etapas marcan los logros: prospección, relación con instituciones locales que actúan como facilitadores e intermediarios, captura digital de datos, creación, producción y difusión en los territorios elegidos.

TERRITORIES ; EXPLORATIONS
Five sound and digital artists focus on several environmental issues related to the perception and exploitation of the territory. These projects, anchored in specific Quebec environments, reflect ad hoc on globally sensitive issues. Several stages mark the achievements: prospecting, relationship with local institutions that act as facilitators and intermediaries, digital capture of data, creation, production and dissemination in the chosen territories. 


Commissaire et photographe / Comisario y fotografo / Curator and photographer : Eric Mattson



Camille Bernard-Gravel, ENRACINEMENT

Installation in-situ, Motel Cap-Blanc, Kamouraska. 05...08-07-2019

Jour 7, 7 juillet / Dia 7, julio 7/ day 7, july 7, 2019
Présentation publique de l'installation de Camille Bernard-Gravel, ENRACINEMENT, sur la grève du Motel Cap Blanc, Kamouraska, lors de l'événement de performances collectives, initiées par Les Incomplètes, dans le cadre de l'exposition Les Berçantes, présentée(s) par le Centre d'art de Kamouraska.
Enracinement : deux mois plus tard

Territoire ou milieu?
Nos explorations ont été marquées par des considérations liées au territoire… que je préférais nommer milieu. Ma propension à parler de milieu plutôt que de territoire tient sans doûte du fait que ce mot éveille davantage l’idée d’êtres, d’objets et d’éléments naturels interdépendants, faisant partie d’un système complexe (je lisais à ce moment Médiance, d’Augustin Berque). Le concept de territoire, dans mon esprit, réfère davantage à un espace ou à une superficie explorée d’un point de vue qui serait plus à distance (politique, frontière, population).

Entrevues
Cinq entrevues ont été réalisées avec des habitants des régions de Kamouraska et des alentours de Saint-Jean-Port-Joli. Nous avons rencontré des cultivateurs, un semencier, des artistes et une femme au savoir très riche qui a participé à la fondation du Musée de la mémoire vivante. Tous m’ont semblé littéralement enracinés à leur milieu, que ce soit par leur lien à la terre, à leur communauté, à l’histoire de la place, ou par l’amour qu’ils portent pour le paysage qui les entoure. Un fort sentiment d’appartenance se dégageait de leur témoignage.
Mes questionnements concernaient le milieu de vie et le sacré, en lien avec la nature et la culture (de la terre comme de l’esprit). Même si chacun n’avait pas décrit comme sacrée la nature de leur lien avec leur environnement, je ne peux m’empêcher de croire qu’il y avait un brin de cela. Ils vouaient à leur milieu de vie un respect absolu, c’était pour eu un lieu inviolable à protéger. Nos conversations ont abordé les sujets de l’environnement, de retour vers des pratiques plus saines, de culture bio, de l’importance de la préservation des paysages, etc.

S’enraciner dans un lieu par l’action
Portée par mes discussions avec ces gens qui me semblaient être en communion avec leur milieu, j’ai entrepris la réalisation d’actions qui, je l’espèrerais, accélèreraient l’apparition d’une forte liaison entre moi et le lieu, d’un lien qui me ferait vivre un début d’enracinement. J’ai perçu que pour les interviewés, le fait d’observer la nature se métamorphoser autour d’eux et de créer quelque chose avec la nature, dans un acte de co-création, était un facteur d’attachement déterminant. En collaboration avec les marées, j’ai fait une intervention sur la grève du fleuve à Kamouraska. Jour après jour, je plaçais des éléments autour d’une grosse souche blanchie par l’eau saline. La marée agissait sur mon travail pendant la nuit, puis j’intervenais à nouveau en respectant son apport. Ces actes nous ont non seulement laissé apercevoir l’impact de l’humain sur son environnement — puisque la mer nous a apporté de multiples déchets et même une palette de bois transportant des algues —, mais également sa puissance et son caractère changeant. Chaque nouveau jour réservait ses surprises : force et sens du vent, hauteur de la marée et bien d’autres facteurs influençaient ce que les vagues allaient m’offrir.

Prospection: 05-2019