Biographies : La Marche (est haute) 2015

Certains des artistes ici sélectionnés ont une longue relation à une histoire artistique de la marche. Le présent projet inscrit leur pratique dans une réflexion moderne alors que les outils numériques participent à la création. Andra McCartney est une artiste et une chercheure attachée à l’université Concordia. Elle est reconnue internationalement pour ses écrits, conférences et ateliers sur les expériences reliées à la marche sonore. Raymond Gervais inscrit la marche dans sa pratique artistique depuis le début des années 1970, le parcours thématique est l’œuvre et le moteur d’œuvres en devenir à partir des notes et saisies effectuées lors de sa réalisation. Glaner, activité qui ne se fait qu’en marchant, est au cœur de la pratique de Douglas Scholes. L’artiste travaille par saisie et par déplacement d’objets annonçant ainsi une modification aux espaces parcourus. Éric Létourneau a fait de la déambulation, seul ou avec son chien, un élément fort de sa pratique en performance.  Quant aux autres participants, ils ont un lien plus récent avec ce mode de locomotion relié à une pratique artistique ; leurs projets prouvent avec brio que la lenteur d’aujourd’hui peut être aussi stimulante que celle qui animait les lettristes ou DADA à son époque.

BIOGRAPHIES

Andra McCartney
Associate professor of Communication Studies at Concordia University, Montreal, Canada, where she teaches courses on sound production, research creation, and sound theory. She is a soundwalk artist, leading public walks and creating gallery installations, recordings, performances and radio works. Her works can be heard on the Internet, on CBC radio, and on CDs produced by Deep Wireless, Terra Nova, and the Canadian Electroacoustic Community. She received her PhD in Music from York University in Toronto, studying with James Tenney and Beverley Diamond, with a dissertation on the soundscape work of Vancouver composer Hildegard Westerkamp. McCartney has published articles with Organised Sound, Leonardo Music Journal, Perspectives of New Music, Musicworks, Axis Voor de Kunsten V/M, Contact !, Array, Resources for Feminist Research, and Borderline. In 2006, she co-edited with Dr. Ellen Waterman a special issue of Intersections Journal of Canadian Music, based on papers presented at the In and Out of the Sound Studio Conference on gender and sound technologies, which she directed at Concordia University in July 2005. Her current FQRSC-funded research project, Soundwalking Interactions, investigates the ways that people listen and engage with soundwalks and artworks made from soundwalks.

Éric Létourneau
Artiste interdisciplinaire, auteur, et créateur audio et radiophonique. Depuis la fin des années 1980, il a présenté, en solo ou en collaboration, une cinquantaine de manœuvres d'art dans des festivals et des évènements internationaux en Amérique, en Europe et en Asie. Formé en musique à l'Université de Montréal, puis à l'École nationale des arts d'interprétation d'Indonésie, en pratiques intermédias à l'UQAM et à l'AKI (Enschede, Pays-Bas), il a également œuvré auprès de nombreux organismes de production et de diffusion, notamment à Radio-Canada, y réalisant des œuvres radiophoniques associées à la présentation de performances contextuelles et in situ. En collaboration avec Madeleine Leclair, chercheure au CNRS et au Musée d'ethnologie de Genève, il coordonne la série de colloques «Création en milieu contraint» qui explore le potentiel d'intervention des nouvelles pratiques artistiques dans des contextes publics. Il a écrit sur l'interdisciplinarité, les arts radiophoniques, électroniques, l'art-action, la sociologie de l'art et le patrimoine culturel immatériel… Professeur à l'École des médias de l'Université du Québec à Montréal, il est membre des unités de recherche-création HEXAGRAM-UQAM et Art & Flux (Institut ACTE CNRS Paris 1 Panthéon Sorbonne). Il est également actif au sein du GRMS (Groupe de recherche en médiatisation du son - UQAM, Montréal), du Pôle Le corps de l'artiste (ISBA - Besançon), au Centre Dare-Dare (Montréal) et au RAIQ (Regroupement des arts interdisciplinaires du Québec).

Daniel Canty
Son univers incorpore la littérature, le cinéma, le design, le théâtre, et les arts visuels et médiatiques. Il est aussi reconnu pour ses nombreuses collaborations parmi tous ces champs artistiques. Outre ses publications récentes (Les États-Unis du Vent, 2014; Wigrum, 2011; Le Livre de chevet, 2009), il a créé des installations in situ dans des bibliothèques et d’anciennes stations de train (Bruire, 2013 ; Le Tableau des départs, 2010), a réalisé des films, des librettos et de nombreux autres projets. Il collabore depuis 2007 aux odyssées transfrontières initiées par Patrick Beaulieu. Cette année, il participe à la résidence d’auteur au 3e Impérial à Granby, Québec, ainsi qu’à la résidence du Studio du Québec à Londres, Angleterre.

Douglas Scholes
My practice comes from a curiosity with sculpture and performance as physical elements that affect an environment, as in the Maintenance Art Manifesto of Mierle Laderman Ukeles and through her work titled Touch Sanitation, 1978-80. Creating things and performing in public has allowed me to interact with the unforeseeables, presenting opportunities to respond to the specificity of a location or moment.  Planning is really important, but not at the expense of missing an unplanned opportunity.  My current practice is a reflection of physical things and actions from the quotidian and how small, seemingly futile, at times ludic, acts might lead to a responsible realization of the unseen within our environments. My practice has benefited from my involvement with, among others, two Montreal based organizations that work within the urban environment: As a board member with DARE-DARE centre de diffusion d’art contemporain de Montréal for over five years, I helped to direct Dis/location, a mandate which created opportunity for the Center to move throughout the city establishing access to a variety of urban environments for its artists to explore. I am also a member of the Centre de recherche urbaine de Montréal (CRUM), an artists collective that explores diverse artistic responses to the urban environment.

Marc-Alexandre Reinhardt
Membre actif du groupe de performance sonore Hyena Hive fondé à Montréal en 2005 et du groupe Lanterner avec l’artiste sonore Steve Bates. Il a été invité à de nombreux festivals tels que Mutek, Suoni per il popolo, le Festival du Nouveau Cinéma (Montréal) et Hertz Festival (Grèce). Il poursuit une collaboration fructueuse avec le cinéaste expérimental Karl Lemieux. En tant que créateur et improvisateur, il s’intéresse à la matérialité de l’enregistrement analogique et à l’environnement acoustique du quotidien, entre l’intimité de l’espace privé et l’architecture de l’espace public. Il travaille présentement sur un projet d’ethnographie sensorielle « Parataxis » et rédige une thèse de doctorat en littérature comparée à l’Université de Montréal.

Nicolas Dion
Artiste sonore et musicien (installations sonores, performances, enregistrements et
musique électronique). Impliqué dans plusieurs collaborations: le projet d'art sonore avec
Anne-F. Jacques (anciennement nommé minibloc), le trio de musique électronique
Citofono (anciennement nommé intercom), et divers autres collectifs. Génère également

plusieurs sons tout seul (anciennement nommé Darcin).

Patrick Beaulieu 
Il réalise des parcours poétiques à travers lesquels il révèle, par le biais d’installations et d’interventions in situ / in socius, l’essence d’une expérience. Il terminait en 2013 une trilogie d’Odyssées transfrontières qui consistait à suivre, par voie de terre, la trajectoire aérienne de la migration annuelle des papillons monarques (Vector monarca, 2007), à poursuivre durant 25 jours les vents d’Amérique dans une sorte de navigation continentale (Ventury, 2010) et à s’abandonner au destin et à la chance sur les chemins du hasard (Vegas, 2012). Les corpus d’œuvres qui émergent de ces expériences (vidéos, photographies, véhicules, cartes géopoétiques et collections d’objets divers) ont été présentés dans divers contextes au Canada et à l’étranger (États-Unis, France, Belgique, Mexique, Singapour, Corée).  Son travail se retrouve dans des collections publiques et privées ou encore intégré à différents espaces publiques et bâtiments au Québec.

Raymond Gervais
Artiste sonore et conceptuel, né à Montréal en 1947, vit et travaille à Montréal. Impliqué en nouvelle musique à partir de 1973, il réalise des performances et des installations depuis 1975. Il écrit également sur l'art et la musique depuis 1973, entre autres pour la revue Parachute dès 1975. Il a aussi travaillé à la radio de Radio Canada, comme animateur et recherchiste, aux émissions musicales de 1980 à 1993. Son travail a été commenté dans diverses publications, livres et revues, (dont Performance au/in Canada 1970-90, éditions Inter/Coach House Press). Il a fait l'objet aussi d'un livre d'entretiens, Puisqu'à toute fin correspond aux éditions Nicole Gingras en 2007. Il a exposé à travers le Canada, en Europe et aux États-Unis. En 2011-2012, il a été l'objet d'une double expo à caractère rétrospectif à Montréal, Raymond Gervais 3x1. à la galerie Léonard et Bina Ellen de l'université Concordia de même qu'au centre Vox (commissaire Nicole Gingras). En 2012, il présentait de nouvelles œuvres en solo à Paris et à Bruxelles  autour de Samuel Beckett et de Claude Debussy. En 2010, il recevait le prix Ozias Leduc de la fondation Émile Nelligan pour l'ensemble de son œuvre. Son travail est surtout associé à l'art sonore et à l'art conceptuel (ce dont témoigne son inclusion dans les expos-bilan  Soundtracks/replay  en 2003-04 et Trafic en 2012 diffusées à travers le Canada). Intéressé par la phonographie, il a eu souvent recours aux objets de la musique dont les disques et les tourne-disques dès le début, en 1975, développant aussi en parallèle le concept d'imaginaire sonore.

Rober Racine
Artiste, écrivain, pianiste et compositeur québécois né à Montréal.
Après avoir fait des études en littérature au collège de Sainte-Thérèse et en histoire de l'art et du cinéma à l'Université de Montréal, au Québec, il se consacre à la création. Artiste, il a créé depuis 1973 une cinquantaine d'œuvres visuelles dont Gustave Flaubert: Escalier Salammbô, Le Terrain du Dictionnaire A/Z, Les 1600 Pages-Miroirs, Le Parc de la langue française, Selena, Les Voiles de la Lune, Spica, Quelques Vautours, Fantasmes Fragiles, La Fin des Vautours, Corpus/Dessins 2007-2011, Le Cycle lunaire 2012-2014, qui ont été présentées dans plusieurs galeries et musées d'Amérique, d'Europe et d'Asie. Écrivain, il a publié, depuis 1992, six ouvrages dont quatre romans, un texte dramatique, un récit, des textes de critique et de création. En 1975, il montre ses premières partitions musicales au compositeur Gilles Tremblay qui l'encourage à poursuivre son travail en composition. Depuis, il a écrit une trentaine d'œuvres musicales, plusieurs conçues spécialement pour la danse. Il a réalisé six documentaires et créations radiophoniques pour la Société Radio-Canada ; plusieurs œuvres vidéo, dont : J'aurais dit Glenn Gould, Ciels de nuit en approche, Mon amie Nolie d'Orvita et une création pour le web : Des Insectes aux Étoiles. En 2007, il recevait le Prix Paul-Émile-Borduas, arts visuels, la plus haute distinction décernée chaque année par le Gouvernement du Québec en reconnaissance d'une carrière remarquable dans le domaine artistique et culturel.

Thomas Bégin

Artiste multidisciplinaire montréalais, il interroge et détourne des principes actifs dans les sciences qu’il étudie avec minutie ; il propose ses propres théorèmes dans des domaines tels que la mécanique et l’optique pour développer sa propre cybernétique et son art. À partir de systèmes en apparence simples, la motivation de l’artiste consiste à concevoir des œuvres qui sont aussi des outils (machines, processus) d’où émergeront d’autres œuvres plus complexes. Ses plus récents travaux prennent la forme d’installations sonores, sculpturales et performatives; s'appuyant sur les propriétés physiques des sons, des formes géométriques et des matériaux, ses dispositifs sonores s’interprètent eux-mêmes et génèrent des musiques dont les développements reposent sur un travail d’assemblage plastique et technique propre à l’inventeur.

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